S’impliquer
La préservation des espèces et la protection de leurs habitats passent d’abord par une prise de conscience collective de leur existence et de leur importance.
La recherche d’un équilibre entre le développement économique et la conservation des milieux naturels passe par le pouvoir démocratique. Par l’engagement de tout un chacun au niveau municipal, provincial et fédéral, les communautés peuvent agir en vue de favoriser la prise en considération des milieux naturels dans l’aménagement du territoire. Afin que ces enjeux soient pris en compte dans la création de collectivités durables, il importe que s’établisse un dialogue ouvert entre les différents acteurs de la société, par exemple entre les citoyens et leurs élus.
La rainette faux-grillon risque de disparaître. Les pressions urbaines et agricoles ont déjà eu raison de nombreuses populations. Fragile, cette rainette a besoin de milieux humides sains pour se reproduire.
Comment puis-je aider ?
Le sort de cette espèce vous préoccupe ? Impliquez-vous. Faites part à vos élus et à votre communauté de l’importance de maintenir des habitats propices à sa survie en créant des aires protégées ou créer des mesures de conservation. Car en définitive, la protection de cette rainette est profitable; elle contribue au bien-être de tous.
Êtes-vous propriétaire ou gestionnaire d’un site qui abrite la rainette faux-grillon?
Quelques modifications de vos pratiques d’entretien peuvent faire une grande différence dans le maintien, voire le rétablissement de certaines populations ou métapopulations.
Voici 9 règles incontournables à appliquer.
Effectué après le 1er août un entretien manuel de la végétation dans les étangs de reproduction, à l’aide d’une scie à chaînes, une débroussailleuse, une sciotte ou un sécateur.
ÉTANG DE REPRODUCTION :
Milieu humide (fossé, marais, champ inondé, marécage, étang ou mare temporaire) où se reproduit et se développe la rainette faux- grillon d’avril à août.
Respecter un tel calendrier évite les dérangements lors de la période sensible de croissance des jeunes rainettes faux-grillon.
Nettoyer toute machinerie après un chantier dans une zone contaminée par des plantes exotiques envahissantes. Coordonner logiquement la réalisation des travaux, en commençant par les zones non contaminées, afin de prévenir l’introduction ou la propagation de ces plantes.
PLANTES EXOTIQUES ENVAHISSANTES : espèces introduites qui se propagent de façon agressive, menacent la biodiversité locale, la santé humaine ou causent des impacts économiques.
Respecter un tel calendrier évite les dérangements lors de la période sensible de croissance des jeunes rainettes faux-grillon.
Limiter les interventions à la plus petite superficie possible et, pour accéder au site, emprunter les sentiers existants et la périphérie des zones terrestres.
En passant dans les zones moins à risque, on réduit le danger d’écrasement des rainettes faux-grillon et de la végétation qui leur sert d’abri.
Accomplir les travaux lourds en période de gel du sol (de la fin de l’automne jusqu’à mars).
Dès l’arrivée des journées froides (de moins de 10 °C), la rainette faux-grillon entre en hibernation, à l’abri sous les feuilles.
À cette époque de l’année, le sol supporte mieux le poids d’un véhicule et protège ainsi les rainettes faux-grillon enfouies et gelées.
Utiliser un véhicule en bon état et pourvu de chenilles (afin de prévenir la compaction du sol et les ornières) et idéalement alimenté d’huile végétale biodégradable. Une trousse d’intervention d’urgence doit être disponible en cas de déversement accidentel.
ORNIÈRES : Traces creusées par le passage de roues, où l’eau s’accumule temporairement et attire la rainette lors de la ponte. Il en résulte une mortalité de masse des têtards qui s’y développent lorsque ces flaques peu profondes s’assèchent trop rapidement.
À cette époque de l’année, le sol supporte mieux le poids d’un véhicule et protège ainsi les rainettes faux-grillon enfouies et gelées.
Préserver en tout temps les caractéristiques naturelles de l’eau des milieux humides.
La dynamique de l’eau, sa profondeur, sa composition chimique naturelle et sa température sont des paramètres qui caractérisent un milieu humide.
Drainer, prélever de l’eau ou
y rejeter eau, neiges usées ou contaminants chimiques affecte directement le milieu humide et engendre des conséquences sur la survie de la rainette faux-grillon et le maintien des populations.
Privilégier la fin de l’automne pour les activités légères de contrôle de la végétation ou de nettoyage de l’habitat et s’assurer de protéger les étangs de reproduction de tout débris.
HABITAT, PARTIE TERRESTRE : Territoiresecde 250 mètres entourant l’étang de reproduction.
C’est à partir de ce moment que la végétation entre en dormance et la rainette faux-grillon en hibernation.
Éviter la circulation motorisée et les travaux de construction dans la partie humide de l’habitat et les cours d’eau permanents et intermittents.
HABITAT, PARTIE HUMIDE : Site habituellement inondé de façon permanente, saisonnière.
Le but de cette façon de faire est de prévenir la modification de ces milieux fragiles et d’y maintenir les mouvements de l’eau.
Maintenir le couvert végétal naturel ou le recréer rapidement soit en retirant et en réutilisant le sol végétal en couverture (sauf s’il est contaminé par des plantes envahissantes), soit en semant un mélange de plantes herbacées indigènes.
PLANTES HERBACÉES INDIGÈNES : Plantes originaires du Québec et qui ne sont ni des arbres ni des arbustes, tels des herbages.
Les plantes envahissantes colonisent rapidement et de façon invasive l’habitat de la
rainette faux-grillon et en modifient les conditions.
